lunes, 16 de abril de 2012

Son Père et une autre partie de son Histoire

Et vint le moment de ma première communion...et de ma première confession...Que vais-je dire au curé? Je commettais des péchés?.Quel péchés? Le péché de gourmandise? J'étais mince comme une échalotte!!!Enfin,ayant franchi le cap,c'est avec mes deux amies d'école,Éloise et Gabrielle que je me rendais à l'église chaque matin pour communier,tant et si bien que maman voyait en moi une future religieuse.J'avoue que j'ai pensé avoir la vocation pendant un moment car,je désirais visiter un pays où pousse la banane,et les Soeurs Missionnaires qui revenaient d'Afrique me semblaient vivre une vie idéale.Mais,bien vite je compris que je faisais fausse route au grand désespoir de ma mère. Je devais avoir 13 ans quand je vis mon père emballer tout dans la grande maison pour nous installer dans un loyer au deuxième étage.J'aimais bien la grande maison...pourquoi la laissait-on?!!!De toutes façons,tout était entassé là-haut...piano,meubles du salon,de la salle à manger,la machine à laver etc...et moi?...Inscrite en pension chez les Filles de Jésus.Sans doute,j'étais de trop dans ce petit appartement.Deux années d'études appelées à l'époque "Cours d'Études Supérieures".Pendant les vacances de Noël,je retrouvai mon père gravement malade.Je me souviens que ma mère me confia la mission de demander à papa,la bénédiction du Jour de l'An 1939 comme c'était la coutume chez nous.À genoux près du lit,j'eus la surprise de voir les yeux de mon père me regarder tendrement en levant la main en signe de croix,puis ses yeux redevinrent vitreux.Quelques jours plus tard,seule,assise près de lui,je pris sa main dans la mienne et,cette fois encore,il sortit de son coma pour me regarder les yeux remplis de larmes,lui si fort,au tempérament vif que j'aurais suivi au bout du monde...Je repartis pour la pension la mort dans l'âme.Le 9 février,la Mère Supérieure m'annonça que je devais retourner chez moi.Alors,j'ai su que mon père nous avait quitté.J'avais cinq sous dans ma poche pour prendre l'autobus,mais je décidai de marcher les deux kilomètres parce que je pleurais à chaudes larmes et je voulais m'isoler dans ma peine,même par une journée à 30 sous zéro.Je ne sentais pas la morsure du froid,et je marchais résolument en me demandant comment la mort l'avait-elle surpris! Puis,le cauchemar de le voir dans son cercueil...le service à l'église,puis le retour à la pension chez les Soeurs.Avec mon diplôme d'Études Supérieures,ma mère m'inscrivit à l'École Normale des Ursulines de Trois-Rivières,toujours en pension où je fis la connaissance de Julienne Habel,une dévergondée qui me trouvait trop mystique.Elle me parlait de "french kiss"...C'est quoi ça? Car chez nous,le mot sexe et tout ce qui va avec,étaient bannis.À seize ans,je rêvais de me marier et d'avoir beaucoup d'enfants comme mes parents.Comment un enfant entrait dans le ventre de sa mère,je n'en savais trop rien,et encore moins comment il en sortait...Maman me racontait que les Indiens l'obligeaient à accepter le bébé sinon,ils lui donneraient une raclée...Les grandes vacances me surprirent encore ébranlée par la perte de mon père,mon roc,mon pilier,et une maman désemparée...

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